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Tout grand changement commence par de petites avancées, et l’effort humain est indispensable pour que survienne l’intervention Divine. Dans la première histoire, nous avons vu les prémices du changement, à travers les réactions des femmes face aux décrets de Pharaon. Et à présent, le cri que lancent les Bné Israël marque un véritable tournant dans la libération de l’esclavage. En effet, après le cri du peuple, le Texte Biblique dit que D.ieu « vit le peuple et entendit son cri ». La situation des Bné Israël ne pouvait évoluer sans l’intervention Divine, mais cette dernière ne s’est manifestée qu’après un changement survenu au sein des Bné Israël. De même, lors de l’épisode du buisson ardent, l’attitude de Moché a joué un rôle central dans la Révélation Divine. Ce n’est que lorsque nous ouvrons une porte au changement et que nous exprimons notre foi, que la situation peut évoluer.
Pour la première fois dans l’Histoire, le peuple soupire et crie, et D.ieu entend le désarroi des Bné Israël. Quelques versets plus tard, un buisson est en feu, et Moché « s’approche pour regarder ». Toutes ces étapes constituent des tournants dans l’histoire de la libération de l’esclavage, et à chaque fois, l’action humaine précède la Révélation Divine. Dans cette leçon, nous découvrirons la mission de Moché, dont l’ultime objectif fut énoncé autrefois dans la promesse Divine faite aux Patriarches. Cette mission ne consistait pas uniquement à arracher les Bné Israël à l’esclavage et aux difficultés immédiates, mais elle visait également à amener le peuple hébreu à servir D.ieu et à atteindre la Terre Promise. Les élèves découvriront différentes interprétations concernant la signification du buisson ardent en lisant des Midrachim, et en examinant différentes illustrations de ce buisson. En nous appuyant sur la révélation faite à Moché lors de cet épisode, nous aborderons l’importance de l’esprit d’initiative dans tout processus de changement. Nous évoquerons également la notion de Plan Divin, selon lequel s’est déroulée l’histoire du peuple d’Israël depuis l’épisode du buisson ardent jusqu’à l’entrée en Terre d’Israël.
El éxodo de Egipto. Mapa con explicaciones
En étudiant cette histoire, nous découvrirons que D.ieu s’est manifesté de manière visible dans la délivrance des Bné Israël, dans leur sortie d’Égypte, et dans leurs premiers pas vers la liberté. Et en effet, ce processus ne pouvait être accompli que par le Tout-Puissant. Cependant, D.ieu n’est intervenu ouvertement que lorsque le peuple d’Israël a fait entendre son cri. Les perakim 1 et 2 nous ont décrit des actions menées par l’homme, nées de motivations différentes et exprimées de diverses manières.
Les derniers versets du perek 2 indiquent que les Bné Israël étaient parvenus à un moment décisif. Ils ont crié, et leur clameur est montée jusqu’à D.ieu.
«וַיֵּאָנְחוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל מִן-הָעֲבֹדָה וַיִּזְעָקוּ וַתַּעַל שַׁוְעָתָם אֶל-הָאֱלֹהִים מִן-הָעֲבֹדָה » -
« Les enfants d’Israël gémirent du sein de l’esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers D.ieu du sein de l’esclavage » (Chemot 2, 23).
Certains commentateurs expliquent que la mort du roi d’Égypte a permis aux Bné Israël de crier, car ils étaient libérés du poids que ce dernier faisait peser sur eux.
À propos du passouk « le roi d’Égypte mourut, et ils soupirèrent », Rabbi Yossef Bekhor Chor apporte le commentaire suivant : tant que ce roi était en vie, les Hébreux pensaient qu’à son décès, les décrets seraient révoqués. Or, puisqu’il était mort et que ses décrets n’avaient pas été annulés, ils se dirent : « À présent, la situation est sans issue, il n’y a plus d’espoir. Nous porterons à jamais le joug de l’esclavage. » Et ils soupirèrent.
Samuel David Luzzatto apporte, quant à lui, une autre interprétation de ce verset : même du vivant du roi, ils soupiraient ; mais il leur était impossible d’ordonner un jeûne et de convoquer l’assemblée solennelle, parce qu’ils n’avaient pas de jour de repos. Désormais, Pharaon était mort et les Égyptiens le pleuraient. Et pendant ce temps, les Juifs pleurèrent également et crièrent vers D.ieu.
Le cri du peuple d’Israël (mais peut-être également la mort du roi d’Égypte et l’aggravation de la condition des enfants d’Israël), a constitué un tournant décisif provoquant une intervention Divine visible.
Le cri du peuple et la manifestation du Tout-Puissant nous éclairent sur la gravité de la situation des Bné Israël à l’époque, et sur les difficultés qu’ils éprouvaient en tant qu’esclaves en Égypte. L’intervention de D.ieu constituait une véritable étincelle d’espoir, qui allait se traduire dans le choix d’un dirigeant destiné à conduire le peuple hors d’Égypte.
C’est donc dans ce contexte que D.ieu s’est révélé à Moché. Le cri des Hébreux symbolise l’action des hommes désireux de faire évoluer la situation. L’initiative humaine était la condition nécessaire pour que l’intervention Divine se manifeste, et que soit attribuée à Moché la mission de sauver les Bné Israël.
La dernière fois que nous avons évoqué Moché, il avait fui à Midian. À présent, son histoire continue : il garde le troupeau de Yitro son beau-père, et se rend dans le désert, au mont ‘Horev.
Commencer la leçon par un exercice où les élèves devront revenir sur ce qu’ils ont appris dans les perakim précédents, et constater qu’il existe une logique de continuité entre les chapitres. Cet exercice va également leur permettre de réfléchir à l’épisode de la Révélation Divine dans le buisson ardent, qui constitue un moment clé dans le processus de libération des Bné Israël du joug égyptien.
Voici ce qui a été appris dans les leçons précédentes :
Demander aux élèves de poser des questions :
On les orientera vers des questions ouvertes et variées, qui leur permettront de réfléchir à ce qui s’est passé. (Voici l’exemple d’une question à Moché : « Pourquoi es-tu sorti de ton luxueux palais pour te soucier des esclaves hébreux ? ») Ils devront également poser des questions sur ce qui va se passer. (Voici l’exemple d’une question aux Hébreux : « Où aimeriez-vous aller lorsque vous quitterez l’Égypte ? » Ou bien une question à Moché : « Vas-tu continuer à diriger le peuple ? »)
Cet exercice peut être réalisé avec toute la classe, en binômes, ou individuellement. Voici la fiche de travail à distribuer aux élèves :Questions adressées aux personnages de l’époque de l’esclavage.
Recueillir des exemples de questions suggérées par les élèves, et leur demander s’ils ont acquis de nouvelles perspectives, concernant :
Discuter de la question suivante :
Selon vous, comment la situation des Hébreux peut-elle changer ? Que doit-il se passer ? Qui doit intervenir ? Qu’est-ce qui peut provoquer un changement ?
Nous allons à présent découvrir la première partie de la Révélation de D.ieu à Moché dans le buisson ardent.
Les élèves liront les psoukim relatant le cri que poussèrent les Hébreux accablés par leur dur labeur. On leur racontera également l’épisode du buisson ardent au moyen de diapositives et d’une « bobine de photos », afin de leur faire comprendre que ces différents événements sont reliés, et qu’ensemble, ils prennent tout leur sens.
On pourra choisir de lire les psoukim en classe, de raconter l’histoire qui y est décrite, ou de laisser les élèves écouter les psoukim.
Lors de la lecture des psoukim, nous utiliserons la méthode de la narration, afin de réellement raconter l’histoire en mettant l’accent sur les différents personnages. Notons que l’on se référera au concept de personnages au sens large : les Hébreux sont considérés comme des personnages, et nous parlerons également de D.ieu comme d’un personnage, afin de définir la place qu’Il occupe dans l’histoire. Nous analyserons les personnages de ce récit, comme on le fait pour un individu, en examinant ses caractéristiques, ses actes, ses émotions et son évolution.
*Bien entendu, D.ieu n’a ni corps ni image corporelle, mais dans une perspective littéraire, nous nous référerons à Lui dans cet exercice comme à un personnage de l’histoire.
L’histoire relatée dans les psoukim figure ici : Récit de l’épisode du buisson ardent.
Les élèves devront compléter le tableau, en lisant ou en écoutant l’histoire.
Voici le tableau avec les réponses : Récit de l’épisode du buisson ardent - Réponses
Lorsque les élèves auront observé le tableau et effectué les exercices ci-dessus, on leur demandera : « Pourquoi les Hébreux n’ont-ils pas crié jusqu’à présent ? »
Les élèves pourront également répondre par écrit à la question suivante : « Imaginez que vous trouviez sur un site archéologique des lettres de personnes de l’époque, expliquant pourquoi les Hébreux ont crié à ce moment-là. À votre avis, qu’est-ce qui serait écrit dans ces lettres ? » Lettres provenant de personnes de l’époque.
Dans le cadre d’une discussion en classe, on développera l’idée que dans une situation aussi désastreuse que celle des Bné Israël soumis à l’esclavage égyptien, l’intervention Divine était nécessaire, mais qu’elle ne pouvait se produire qu’à la suite d’une certaine initiative de la part des Hébreux.
Comme nous le verrons plus loin dans cette unité, ce même schéma va se poursuivre : la Révélation Divine dans le buisson ardent ne s’est produite que lorsque Moché a remarqué le buisson, et qu’il s’en est approché. De la même manière, il a fallu que Moché fasse preuve de sensibilité et d’intérêt pour les Bné Israël (comportement que nous connaissons également par ce qui est dit de lui dans le perek 2), pour qu’ait lieu l’intervention Divine.
Lire les psoukim 4 à 10, puis demander aux élèves de souligner dans les psoukim les verbes attribués à D.ieu.
Les psoukim figurent dans le lien suivant :
Les paroles de D.ieu à Moché dans le buisson ardent.
Dans ce passage, le marquage des verbes indique que D.ieu est l’orateur principal. Et à travers ces quelques versets, Il va informer Moché de sa mission.
Avant de décrire à Moché la tâche qui lui est assignée, D.ieu lui dit qu’Il a vu la souffrance des Bné Israël en Égypte, qu’Il les sauvera, et qu’Il les amènera au pays de Canaan, « cette contrée fertile et spacieuse » où « coulent le lait et le miel ». D.ieu mentionne également les Patriarches, en faisant allusion à la promesse qu’Il leur a faite. (Nous avons évoqué le Brit ben Habetarim dans les leçons précédentes).
Poser les questions suivantes :
Comment la terre de Canaan est-elle décrite dans le passouk 8 ? (« Je suis donc intervenu pour le délivrer de la puissance égyptienne et pour le faire passer de cette contrée-là dans une contrée fertile et spacieuse, dans une terre ruisselante de lait et de miel, où habitent le Cananéen, le Héthéen, l’Amorréen, le Phérézéen, le Hévéen et le Jébuséen »). Selon vous, pourquoi la terre de Canaan est-elle décrite de cette manière ?
‘Havrouta – la signification de la vision du buisson ardent
Dans la fiche de travail Fiche de travail en 'havrouta — La signification de la vision du buisson ardent, figure également le lien vers l’extrait du film « The Prince of Egypt » (« Le Prince d’Égypte »), où D.ieu parle à Moché à travers le buisson ardent : Lien vers l’extrait du film
Si les élèves n’ont pas la possibilité de regarder la vidéo pendant l’étude en 'havrouta, ils pourront la visionner tous ensemble, et en débattre dans le cadre d’une discussion en classe.
Informations sur le film « The Prince of Egypt » (« le Prince d’Égypte »), extraites de Wikipédia :
« The Prince of Egypt » est un film d’animation américain réalisé par les studios DreamWorks en 1998.
Ce film raconte la vie de Moché, le personnage biblique. L’intrigue retrace l’histoire de Moché depuis sa naissance et son berceau déposé sur le Nil, en passant par sa vie dans le palais de Pharaon, sa rencontre avec Yitro et la fille de ce dernier, Tsipora ; l’on y relate également la Révélation de D.ieu à Moché dans le buisson ardent, l’Égypte frappée par les Dix Plaies, la sortie d’Égypte des Hébreux, et l’ouverture de la mer Rouge. Ce film met l’accent sur la relation entre Moché et son demi-frère, Ramsès, le fils de Pharaon. Ce film véhicule de nombreux messages empreints d’humanisme, qui apportent un éclairage nouveau au récit biblique. Concernant la narration des différents épisodes bibliques, les conseillers en production du film étaient le Professeur Avigdor Shanan de l’Université hébraïque, et le Rav Adin Even Israël du Centre Steinsaltz.
Voici un article en hébreu qui analyse cet épisode du récit biblique, à travers le film « Le Prince d’Égypte » : המאמר בעברית
Les élèves étudieront sur la fiche de travail deux enseignements de 'Hazal sur la vision du buisson ardent, puis ils répondront à des questions.
D’après les Midrachim, la vision du buisson ardent avait pour but de transmettre à Moché que dans le cadre de sa mission, le peuple d’Israël serait sauvé, et qu’il fallait garder espoir. Cet épisode vient également nous apprendre que Moché pensait au peuple d’Israël et se préoccupait de lui, même lorsqu’il se trouvait hors d’Égypte.
(L’on pourra ici faire référence à la foi en D.ieu ou à la notion de confiance en général.)
Est-ce que la notion de « cri de détresse » vous est familière ? Que doit-on faire lorsque l’on traverse une période difficile ?
Demander aux élèves de réfléchir à d’autres significations possibles, concernant la vision du buisson ardent.
(Cette activité peut être réalisée, même si l’on a choisi de ne pas enseigner la partie d’approfondissement portant sur l’épisode du buisson ardent.)
Demander aux élèves de réfléchir au contexte général dans lequel a eu lieu la Révélation Divine : le peuple d’Israël était soumis à la domination brutale de l’Égypte. Lorsque le roi d’Égypte est mort, la plainte du peuple monta vers D.ieu, et Moché aperçut le phénomène spectaculaire du buisson ardent.
Les élèves réfléchiront à ce que cette vision symbolise, et apporteront une image illustrant ce que le buisson ardent évoque pour eux. (Ils choisiront leurs illustrations à partir d’une base de données d’images en ligne.)
Enfin, les questions suivantes seront posées à l’ensemble de la classe :
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